Grünblatt
Un combattant des idées
D'après Catherine Grünblatt
David Grünblatt est connu sous le pseudonyme de Marcel Verfeuil. Militant du Parti communiste. Résistant. Journaliste et rédacteur en chef. Banquier et pionnier des nouvelles technologies de l'information. Il semble avoir vécu plusieurs vies au cours de ses 65 ans.
Son père, Salomon, était également journaliste en Pologne, mais il a dû travailler comme commerçant après s'être installé en France.

Il est tombé malade et est mort prématurément.

David a commencé à s'intéresser aux idées de gauche dès son adolescence. A 14 ans, il rejoint un groupe de lycéens communistes à Lyon dont il devient bientôt le leader.
À 18 ans, il est déjà journaliste bénévole à la Voix du Peuple, où il signe pour la première fois son article sous le nom de Marcel Verfeuil, traduisant en français le nom de famille (Grün = vert, Blatt = feuille). Un an plus tard, David s'associe au journal communiste français l’Humanité, alors en clandestinité.

En raison de ses origines juives, il ne peut plus plus poursuivre le poste d'instituteur qu'il avait obtenu et se voit confier un poste d'enseignant suppléant pour l'année scolaire 1939-1940. Il y dirige l'association des jeunes enseignants "Les Compagnons de jeu" tout en poursuivant ses études. Parallèlement, il participe à la propagande clandestine et aux activités d'organisation des quelques militants du parti communiste qui ne sont ni mobilisés, ni arrêtés, ni suspendus parce qu'ils sont surveillés par la police.

En raison des nouvelles lois raciales, il n'a pas pu être reconduit dans ses fonctions d'enseignant en 1940 et a gagné sa vie en donnant des leçons particulières et des cours par correspondance. Pour gagner leur vie, lui et son frère Maurice deviennent tailleurs, fabriquant des imperméables et blousons.

David consacre toute son énergie à la lutte contre le régime, recrutant des membres de la Résistance, trouvant des cachettes pour les combattants et créant une imprimerie clandestine. Il ne terminera jamais ses études de philosophie à l'université.

Après l'occupation allemande de Lyon en décembre 1942, il doit se rendre à Toulouse et vivre dans la clandestinité. À plusieurs reprises, il échappe miraculeusement à l'arrestation.
David revient à Lyon deux ans plus tard et apprend que sa mère Louise a été déportée à Auschwitz et qu'elle y est morte.

Il passe les 15 années suivantes comme rédacteur en chef de diverses publications communistes, L'Avant-Garde, La Voix du Peuple et L'Humanité Dimanche.

Après le 20e congrès du PCUS et l'affaire hongroise, sa foi dans le Parti est très ébranlée, mais il espère toujours que la ligne politique du Parti et de l'URSS changera. Il commence à suivre des cours de comptabilité, car il est sur le point de quitter le journalisme.

En mars 1959, il commence à travailler pour la Banque Commerciale (Soviétique) pour l'Europe du Nord (BCEN). D'abord simple employé de bureau, il gravit rapidement les échelons et finit par être nommé directeur de l'organisation et des technologies de l'information. Sous sa direction, la BCEN devient l'une des premières banques françaises à se doter d'un système informatique pour gérer l'ensemble de ses activités en 1968.
Fasciné par l'informatique, David Grünblatt reprend le journalisme : il cofonde la revue Informatique et Gestion et continue à vendre régulièrement l'Humanité Dimanche à Champigny où il réside.

En 1968, après les événements de mai et l'invasion de la Tchécoslovaquie, il ne reprend pas son adhésion au parti, mais s'abstient de manifester publiquement son retrait.

Il est resté à la banque jusqu'en 1980, date à laquelle il a pris sa retraite.

David Grünblatt a été marié à Janine Callame avec qui il a eu deux enfants, Andrée (Didou) et Gérard. Il a ensuite épousé Colette Morel, avec qui il a eu une fille, Catherine. Sa troisième épouse, Denise Lamartinie, s'est occupée de lui, malade, jusqu'à sa mort en 1985.

Version texte par Catherine Grünblatt, Myriam Frajerman, Maurice Moissonnier, version mise en ligne le 29 septembre 2014, dernière modification le 30 septembre 2014.
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VERFEUIL Marcel