Grünblatt
L´artiste qui peignait avec sa vie

Noël Diamant-Berger

Mon frère Pascal était un homme à fleur de peau.
Il est mort il y a deux ans à l´âge de 57 ans et a laissé derrière lui des dizaines de peintures, de sculptures et des centaines de dessins.
Je ne suis pas un spécialiste mais ses œuvres
provoquent, chez ceux qui les regardent, des réactions d’admiration et de stupeur.
Beaucoup mériteraient d’être exposés dans des musées et d’être vus. Mais,
aujourd’hui, huiles, pastels, toiles et papier sont rangés dans un coin de ma maison,
en attendant….
Le dessin et la peinture étaient le meilleur de la personnalité de Pascal, mais il y avait aussi des traits sombres.

Il était toxicomane depuis l´âge de 14 ans et la drogue a
jalonné sa vie et celle de sa famille.
Pendant des années, nous avons été chaque jour sous le joug de sa dépendance. Il ne
s´éloignait jamais de son père qui ne l’a jamais abandonné. Avec ses proches et ceux qu´il adorait, Pascal entretenait malheureusement une relation épuisante. Son narcissisme et son hypersensibilité ont blessé de nombreuses personnes, il a même été rejeté par beaucoup de gens qui l’adoraient quand d’autres ont profité de lui. Cela se terminait toujours mal.

On peut dire que Pascal n´était pas fait pour ce monde et qu´il créait sa propre réalité dans la peinture.
Lorsqu´il a découvert la peinture dans les années 1990, nous espérions qu´il serait
attiré par le monde professionnel de l´art. Nous avons essayé d´organiser des expositions, de vendre ses tableaux, une vente aux enchères, mais c´était difficile et nous avons échoué. Pascal était autodidacte, il n´a jamais étudié les artiste contemporains, il créait selon sa propre intuition et son propre style.
Par exemple, il pouvait utiliser des cartes de crédit comme pinceau et son propre sang comme
peinture... Il avait 12 chats qui vivaient dans son atelier. Il a perdu ses dents parce qu'il travaillait sur des toiles pendant un mois et ne mangeait que des conserves.


J’espère qu’un jour, un groupe de personnes, réunies au sein d’une association ou
d’une fondation portant son nom, pourra trouver le temps de répertorier, de
conserver, d’encadrer et d’exposer ce qui reste le plus beau de ce qu’il nous a
laissé... si cela vous intéresse, vous pouvez prendre contact avec moi
Certains sont en tout cas visibles sur internet.
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