Lors de la cérémonie, le représentant du maire n'était pas loin, lui.
Il avait la boite dans la main, lorsqu'il l'a retournée pour extraire les alliances, celle de Bernadette est tombée dans sa main.
L'anneau de Jean, d'une taille inhabituelle pour ces écrins standards, est resté coincé au fond de la boite.
Le maire a dû alors regarder de plus près pour déloger le récalcitrant qu'il a fallu extirper du fond où il s'était coincé.
Durant cette manœuvre le visage de l'homme est devenu blême, il ne pouvait connaître les détails de ce choix d'anneau d'aluminium, qui de près ne pouvait faire illusion sur sa fonction première.
En aucun cas ce petit anneau d'aluminium n'avait été conçu pour supporter la charge de témoin de mariage.
L'officier d'état civil, un peu décontenancé, a bafouillé doucement en me regardant. Il a prononcé quelque chose comme « ce n'était pas obligé ».
Sans nul doute, cet homme a eu quelque chose à raconter dans son entourage.
Il est probable qu'il s'en souvient encore et que cette histoire vraie occupe des fins de dîners où tout le monde raconte des blagues.
Quarante ans après l'anneau et tout ce qui va avec existe toujours, on ne parle pas ici de tringle à rideau.